Rôle antioxydant de l’estragon (Artemisia dracunculus L.) dans la neutralisation des radicaux libres et la prévention du stress oxydatif

Christi Taban
10 oct.
3 min de lecture

Partie I : Composés bioactifs et mécanismes antioxydants de l’estragon (Artemisia dracunculus L)

L’estragon (Artemisia dracunculus L.), membre de la famille des Asteraceae, est une plante médicinale et aromatique riche en composés bioactifs tels que les flavonoïdes, les composés phénoliques et les terpènes. Ces constituants possèdent de fortes propriétés antioxydantes capables de neutraliser les radicaux libres dans l’organisme humain. Des études récentes ont démontré que les extraits d’A. dracunculus peuvent augmenter l’activité des enzymes antioxydantes endogènes, prévenant ainsi le stress oxydatif, l’inflammation et les dommages cellulaires. Cet article examine les composés bioactifs, les mécanismes moléculaires et les preuves expérimentales soulignant le rôle protecteur de l’estragon contre les dommages oxydatifs.

L’estragon est une source naturelle de composés phénoliques, flavonoïdes et terpénoïdes. Des analyses chimiques réalisées par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS) ont identifié les principaux constituants de son huile essentielle, notamment l’estragole, l’ocimène, le sabinène, l’eugénol et le méthylchavicol.Parmi ses composés phénoliques, la quercétine, la lutéoline et le kaempférol jouent un rôle central dans sa capacité antioxydante.

⚗️ Mécanismes antioxydants

L’activité antioxydante de l’estragon s’exerce à travers plusieurs voies biochimiques :

Don d’électrons ou d’atomes d’hydrogène aux radicaux libres, entraînant leur neutralisation.
Inhibition des enzymes oxydatives telles que la xanthine oxydase, responsable de la formation des radicaux superoxydes.
Régulation à la hausse des enzymes antioxydantes endogènes, notamment la superoxyde dismutase (SOD), la catalase (CAT) et la glutathion peroxydase (GPx).
Protection des membranes cellulaires contre la peroxydation lipidique et la dégradation oxydative.

Dans des essais in vitro tels que DPPH et ABTS, les extraits méthanoliques d’estragon ont montré plus de 80 % d’activité de piégeage des radicaux libres avec une valeur IC₅₀ de 65,4 μg/mL (Springer, 2016).

Partie II : Effets de l’estragon sur le stress oxydatif et la santé humaine (Artemisia dracunculus L)

Les radicaux libres sont des molécules instables qui endommagent l’ADN, les protéines et les lipides. Leur accumulation conduit au stress oxydatif, un facteur clé dans le développement de maladies chroniques telles que le cancer, le diabète, le vieillissement prématuré et les troubles cardiovasculaires.

🔬 Preuves expérimentales et cliniques

Mousavi et al. (2019) ont rapporté que les extraits éthanoliques d’estragon augmentaient significativement l’activité de la SOD et de la CAT dans les tissus hépatiques de rats soumis à un stress oxydatif, tout en réduisant les niveaux de malondialdéhyde (MDA).

Un essai clinique de 2021 a démontré que la supplémentation en estragon chez des patients atteints de diabète de type 2 augmentait la capacité antioxydante plasmatique et réduisait les biomarqueurs du stress oxydatif.

Une autre étude (PMC11352149, 2024) a montré que l’administration in vivo d’extrait d’A. dracunculus améliorait le rapport TOS/TAC et protégeait l’ADN mitochondrial contre les dommages oxydatifs.

💚 Applications potentielles pour la santé

Effets anti-âge : inhibition de la peroxydation lipidique et préservation de l’élasticité de la peau.
Protection cardiovasculaire : prévention de l’oxydation du LDL et réduction du risque d’athérosclérose.
Soutien immunitaire : rétablissement de l’équilibre rédox et amélioration des défenses cellulaires.
Hépato-protection : protection du foie contre les dommages oxydatifs induits par les médicaments et les toxines.

Conclusion

L’estragon contient un large spectre de composés antioxydants naturels, en faisant une défense botanique efficace contre le stress oxydatif et les dommages induits par les radicaux libres.Les preuves scientifiques issues d’études in vitro et in vivo soutiennent l’utilisation des extraits d’Artemisia dracunculus pour le maintien de la santé cellulaire, le ralentissement du vieillissement prématuré et la prévention des troubles chroniques liés au stress oxydatif.

Références

Mousavi, S. et al. (2019). Antioxidant and hepatoprotective effects of Artemisia dracunculus extract in oxidative stress-induced rats.
Springer (2016). Antioxidant activity and antimicrobial effect of tarragon (Artemisia dracunculus) extract and chemical composition of its essential oil. Food Measure 10(3): 454–462.
PMC (2021). Artemisia dracunculus: A Review of Its Biological and Medicinal Properties. https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC8076785
PMC (2024). Phytochemical Composition, Antioxidant and Anti-inflammatory Activity of Artemisia dracunculus. https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11352149
Wiley (2023). Extraction of Functional Compounds from Tarragon Using Deep Eutectic Solvents.
ScienceDirect (2025). A combined UPLC-QTOF-MS/MS and GC-MS approach for phenolic profiling of Artemisia dracunculus.
ImpactFactor.org (2023). The Antioxidant and DNA Protection Activity of the Tarragon’s Methanolic Extract.
Taylor & Francis (2024). The antioxidant, antidiabetic, antimicrobial and anticancer potential of Artemisia species.